Le festival Papiers Raclés revient cet automne à Besançon pour sa 5ième édition.

Organisé par l'association Le Club de Gym, cet évènement original est consacré aux relations entre l'univers de la sérigraphie et celui de la musique rock.

Le festival commence le vendredi 30 octobre avec le vernissage de l'exposition de sérigraphie de Cyrille Rousseau aux Bains Douches.

L'artiste s'est taillé une solide réputation en créant des affiches de concert originales pour de nombreux artistes (Swans, H-Burns, Triggerfinger, Girls in Hawaï, Wall of Death, Ty Segall, The Dandy Warhols, …)

À nos yeux, ses posters donnent avec finesse l'émerveillement qui plus tard viendra toucher nos oreilles. Grâce à un univers visuel délicat souvent lié à celui de la gravure et à ses traits bien caractéristiques, il nous embarque dans son monde fabuleux avec un anachronisme juste et volontaire.

Un style classique et fantastique, moderne et rétro à la fois, où les images et les tons sont choisis avec raffinement, où le noir et blanc vit en harmonie avec la couleur, où les dégradés subliment avec douceur les motifs chimériques qu'ils supportent : dans les affiches de Cyrille Rousseau tout est réuni pour séduire nos sens.

La soirée continue avec deux concerts, aux Bains Douches en acoustique puis aux Passagers du Zinc.

Thomas Schoeffler JR. est originaire de Mulhouse et habite à Strasbourg depuis 15 ans. Il a débuté la musique en autodidacte à 18 ans, puis a commencé à jouer dans un groupe de grunge avec des amis à la fin des années 1990.

« En 2005 le groupe s'est séparé et j'ai eu envie de continuer en solo. J'ai aussi eu envie de changer de style pour aller vers des sonorités plus anciennes ; quand j'étais enfant mon père écoutait beaucoup Dylan et était un grand fan de westerns, quelque part ces influences-là me sont revenues. »

« Je cherche à prendre cette vielle musique et à l'interpréter avec l'energie actuelle du rock »

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Thomas est un homme-orchestre ; seul sur scène il joue de la guitare, chante, joue de l'harmonica, et réalise les percussions avec ses deux pieds.

« Je me suis professionnalisé il y a deux ans, je suis intermittent du spectacle. Le fait que je sois seul sur scène facilite les choses, c'est beaucoup plus compliqué pour un groupe de trois ou quatre musiciens de pouvoir gagner un cachet dans des petits lieux. »

« De plus je joue aussi bien en acoustique qu'en électrique, du coup je peux me produire assez facilement dans des lieux qui ne sont pas équipés comme des salles de concerts. »

Thomas s'est déjà produit un peu partout en France. Il a sorti deux albums : un 6 titres baptisé « Daddy is not going home » en 2012 et un 12 titres intitulé « Jesus shot me down » qui vient tout juste de sortir.

Thomas devrait sortir son troisième album en 2016 ou 2017. L'artiste commence également à se produire en Europe.

Vous pouvez retrouver toutes les informations sur son site

C'est ensuite au tour du groupe Los Disidentes Del Sucio Motel de monter sur scène.

Tous les membres du groupe sont originaires de Strasbourg et ont commencé la musique au collège ou au lycée, chacun dans différentes esthétiques autour du rock (shine, heavy, metal, punk, …)

Ils se sont rencontrés alors qu'ils organisaient un festival en 2003 (le « Festi vachement bien »)




C'est en 2005 que le groupe de stoner voit le jour, avec Nico à la guitare et au chant, Romain à la guitare, Dany au chant et au clavier, Greg à la batterie et Baloo à la basse et aux chœurs.

Los Disidentes Del Sucio Motel a déjà une discographie bien fournie :
- Room 159 (2007)
- Soundtrack form the Motion Picture (2010)
- East Side Story (2012)
- Arcane (2013)

Le groupe a également sortit un 45T, un DVD et a été sélectionné dans plusieurs compilations : French Metal (2007), Doom Metal Front (2010), Psychotic Reactions (2010)

Le groupe et Thomas Schoeffler JR. se connaissent bien et le concert commence par quatre titres en featuring. Cette collaboration a même abouti à un split vinyl « Déambulations » qui vient tout juste de sortir.

A la fin de l'année Los Disidentes Del Sucio Motel fêtera ses 10 années d'existence. Un nouvel album devrait sortir au printemps 2016, suivit d'une tournée européenne.

Toutes les infos sur le groupe et les dates de tournée sont sur leur site.

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Le festival se poursuit la semaine suivante avec le vernissage de l'exposition de sérigraphies de Brian Cougar dans la galerie Crânes d'Anges.

L'artiste fait partie des passionnés qui œuvrent pour la musique rock indé. Lightning Bolt, Jessica 93, Ventura, Les Thugs, Basement, Jack & the Bearded Fishermen… ont été mis en images puis raclés par Brian Cougar.

Dès sa création, Papiers Raclés a proposé au public de s'initier à la sérigraphie. Plusieurs workshops ont été organisés pendant les précédentes éditions.

Le samedi 14 novembre aux Bains Douches, pendant toute l'après-midi petits et grands pouvaient réaliser l'affiche du concert de clôture du festival, avec l'équipe de l'association Le Club de Gym et Esoteric.

Une bourse aux vinyles était également organisée sur place, en partenariat avec La Main Dans Le Sac.

Le festival s'est terminé jeudi 19 novembre aux Passagers du Zinc avec deux concerts.

Le premier groupe à jouer est Venda, un groupe de noisy-punk-rock de Lyon.



Sur scène, quatre musiciens : Max à la guitare, Nico à la basse et au chant, Yann à la batterie et Louis à la guitare et à la basse.

L'aventure commence en 2012 avec Max et Nico ; Yann et Louis les rejoignent ensuite et le groupe Venda voit ainsi le jour en aout 2014.

Chacun des quatre musiciens avait déjà joué avant dans d'autres formations musicales, qu'il s'agisse de groupes de post-rock, de jazz, de hardcore, de groupes de lycée…

Après plusieurs dates dans la région lyonnaise, le groupe vient de sortir son premier EP intitulé « Brand New Ep » et à cette occasion il s'est lancé sur les routes pour sa première tournée française.

Après avoir joué à Nevers, Nancy, Paris, Tours et Reims, leur passage à Besançon est la dernière des dates de cette tournée.

Leur premier EP est disponible en CD et en téléchargement gratuit sur bandcamp

Dans les prochains mois, le groupe se consacrera à la composition pour préparer de nouveaux titres.

Une tournée est prévue en Allemagne avec le groupe « Lingua Nada » de Leipzig, avec qui ils ont sympathisé lors d'un concert à Lyon.

C'est ensuite le duo A Shrimp Case qui monte sur scène.

Les deux membres du groupe sont aussi des membres de Venda, mais les deux projets sont totalement indépendants.

A l'origine « A Shrimp Case » a commencé avec Louis et un autre batteur, mais celui-ci est rentré chez lui en Espagne.

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A la même époque Louis a rencontré Yann lors de la formation de Venda.

Louis me précise : « Yann m'a rejoint pour ce projet car on avait un peu la même culture musicale, on a tous les deux beaucoup écouté de rock progressif. A Shrimp Case c'est du math rock, c'est-à-dire quelque chose de très décousu, avec des mesures asymétriques, mais avec beaucoup de puissance, le tout uniquement instrumental. »

A l'écoute on retrouve effectivement un son très expérimental, avec des sonorités clairement influencées par le rock progressif des années 1970. Le batteur et le guitariste recourent à des effets et de l'auto-sampling ce qui leur permet de produire des titres complexes en n'étant que deux sur scène, mais sans s'approcher non plus de la musique électronique.

Ce que j'ai apprécié c'est que ça reste avant tout du rock. A shrimp case n'est pas tombé dans la surenchère psychédélique bizaroïde comme dans l'album Ummagumma de Pink Floyd.

Le résultat est assez rythmé et mélodique, avec l'énergie du rock d'aujourd'hui.

« Comme nous ne sommes que deux sur scène, nous avons plus de facilité pour nous produire en public. On peut notamment faire des concerts dans des lieux non équipés comme des salles de concerts, ça fait aussi partie de l'aspect expérimental de notre démarche. »

A Shrimp Case vient d'achever une grosse tournée il y a un mois et va faire quelques dates en décembre avant de repartir en tournée début 2016.

Le groupe vient de sortir son premier EP « Giboule », disponible en K7 collector ou en numérique.



Le Festival Papiers raclés c'est terminé. Les deux expositions restent visibles aux Bains Douches et à Crâne d'Anges jusqu'au lundi 23 novembre.

A noter qu'il n'y aura pas de sixième édition de Papiers Raclés. Pendant cinq ans ce festival avait su trouver une place dans le paysage culturel à Besançon, il était le premier évènement mêlant musique et sérigraphie, deux éléments au cœur de l'ADN du Rock.

Le festival s'était fait remarquer en 2012 en proposant pour la première fois en France la projection du film « The American Artifact, The rise of american rock poster art ». Les bénévoles du festival avaient réalisé eux-mêmes le sous-titrage en français.

Puis en 2014, Marianne Blanchard et Romaric Jeannin, fondateurs de l'association Le Club de Gym, ont publié « Le manuel de la sérigraphie », aux éditions Eyrolles, qui est le premier ouvrage français sur le sujet (les autres étant des traductions de publications anglo-saxonnes).

La fin du festival marque le début d'une nouvelle aventure : Marianne Blanchard souhaite se consacrer maintenant à la réalisation d'un film.

Ci-dessous retrouvez toutes les photos et les vidéos du festival.