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30ièmes Journées du Patrimoine - 15/09/2013 - Montagney-Servigney

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Ce week-end viennent de se dérouler les 30ièmes Journées du Patrimoine. Comme pour la fête de la musique, cet évènement a vu le jour en France dans les années 1980, puis il a connu un succès grandissant au fil des années et s'est répandu aujourd'hui dans de nombreux pays.

La recette du succès : permettre au public de découvrir des musées, des monuments, mais aussi de nombreux lieux exceptionnellement ouverts au public, restants fermés tout le reste de l'année. Les visites sont la plupart du temps gratuites, et accompagnées d'animations et de démonstrations en public, ce qui en renforce l'attrait.

Un autre atout des Journées du Patrimoine est la proximité. Point besoin de voyager loin pour satisfaire sa curiosité ; chaque ville et presque chaque village propose quelque chose à découvrir.

Comme chaque année depuis maintenant cinq ans, cette manifestation est l'occasion pour moi de faire une démonstration de forge sur le site de l'ancien haut-fourneau de Montagney-Servigney, dans le Doubs.

Il y a presque quinze ans, plusieurs passionnés d'histoire se sont regroupés au sein de l'AAFoM – l'association des amis des forges de Montagney – pour rénover le site mais aussi pour faire vivre le patrimoine sous toutes ses formes, avec des collections d'objets et des reconstitutions de métiers anciens : bas fourneaux, charbonière, four à pain, forge…

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Il faut savoir en effet que la Franche-Comté a connu une forte activité sidérurgique jusqu'au XIXème siècle, avant que celle-ci ne décline au profit de la Lorraine.

Situé sur la rive droite de l'Ognon, entre Rougemont et Montbozon, le haut-fourneau de Montagney a débuté son activité dans le dernier quart du XVIIème siècle.

En 1748 la forge fabrique des boulets de canon, en 1772 l'usine produit annuellement 225 tonnes de fonte et 300 tonnes de fer.

Peu avant 1810, la famille de Grammont devient propriétaire du site et remet l'ensemble à neuf.

En 1834 la production s'élève à 800 tonnes de fonte d'où sont tirées 150 tonnes de fer en barres et 400 tonnes de fil de fer.

En 1840 la forge emploiera jusqu'à 84 ouvriers avant son déclin et sa conversion en moulin et huilerie vers 1850.

Le minerai « en grains » provient de villages environnants, mais le haut-fourneau utilisait aussi du minerai « en roche » issu des mines de Battenans et Rougemontot.

Avec une chute de 2,80 mètres, le barrage alimentant jusqu'à 7 roues à aubes était le plus haut sur l'Ognon au XIXème siècle.

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Le haut-fourneau est remarquablement bien conservé. Son architecture, en particulier les arcs-boutants destinés à soutenir le massif, la géométrie des embrasures, la répartition des zones de travail, présente une très grande similitude avec différentes gravures de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.

Le haut-fourneau et la maison des ouvriers sont classés monuments historiques en 2004. Plusieurs travaux de restauration ont été réalisés : reconstruction du gueulard, réfection des parements, des embrasures de la tuyère et de l'orifice de coulée.

L'année 2013 restera dans les mémoires car d'importants travaux de restauration se sont achevés, grâce à une souscription et au soutien des collectivités locales et de la DRAC. Le bâtiment de l'ancien haut-fourneau a été consolidé et sa toiture a été entièrement refaite. Le site est maintenant stabilisé, les visites et futurs aménagements seront grandement facilités.

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Samedi, tous les acteurs ayant contribué à la réussite de ce chantier se sont retrouvés pour un moment de convivialité.

Puis vient le moment des préparatifs, pour accueillir les visiteurs le dimanche. Malgré une météo peu favorable, cette année le public est venu encore plus nombreux.

Pour cette cinquième année de forge, j'ai un petit peu amélioré mon stand en construisant un présentoir pour exposer les pièces précédemment réalisées, agrémenté de quelques affiches explicatives.

J'ai décidé d'occuper la journée à la fabrication d'une chaîne pour suspendre un luminaire. Il aura fallu réaliser une quinzaine de maillons identiques, uniquement avec des outils à main : marteaux, pinces, enclume, étau, et bien sûr la forge pour chauffer l'acier.

Comme chaque année le public s'est montré curieux, et plusieurs anciens ont retrouvé avec émotion les souvenirs de leur jeunesse.

La journée s'achève par un repas sympathique entre tous les bénévoles de l'AAFoM. Nous nous sommes déjà donné rendez-vous pour l'an prochain.

De retour à la maison, j'en profite pour finir quelques retouches sur mes pièces, trier les photographies prises et écrire ce billet.


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