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Reportages photos : suite et fin ? - 14/06/2017

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Vous avez pu le remarquer, ce blog photo n'est plus mis à jour depuis un certain temps. Et comme la nouvelle commence à se répandre, je vous confirme que l'association « Le Consortium », dans laquelle je me suis tant investi, est dissoute. Que s'est-il passé ?

Le collectif « Le Consortium » a été créé au printemps 2012 par les associations qui organisent bénévolement des concerts, des festivals et proposent des émissions de radio à Besançon depuis 15 ans. Rapidement, de nouvelles associations ont rejoint le collectif. Le Consortium réunit ainsi plusieurs générations d'acteurs qui couvrent l'ensemble des styles artistiques des musiques actuelles : reggae, hip-hop, électro, rock, chanson française…

Partageant leurs expériences, les associations ont constaté qu'elles rencontraient toutes les mêmes difficultés : pénurie de lieux de diffusion pour organiser des concerts, grande difficulté de rentabiliser les soirées, contraintes administratives de plus en plus fortes, disparition de plusieurs festivals comme l'Herbe en Zik, Electroclique, le Festival des Echanges Urbains, …

L'objet du Consortium est de se faire le porte-parole du secteur associatif des musiques actuelles, notamment auprès des institutions publiques et des collectivités locales. Son objectif est également de trouver une solution durable aux difficultés que rencontrent les acteurs de terrain.

Le principal cheval de bataille du projet est l'ouverture d'un lieu de diffusion de jauge intermédiaire entre un café-concert et la SMAC dédié au secteur associatif des musiques actuelles. Ce lieu de diffusion « clé en main » permettrait aux associations de programmer régulièrement dans une salle adaptée à leur activité.

Pour ce projet de salle de concert, plus de 27 dossiers ont été étudiés, ce qui représente des milliers d'heures de travail. Toutes les pistes possibles et imaginables ont été explorées pour mener à bien le projet salle ; mais il est dans une impasse. Le secteur associatif des musiques actuelles a été oublié par les professionnels de la culture : nous sommes soumis à toutes les contraintes mais nous ne sommes éligibles à aucune aide. La mairie de Besançon n'a tenu aucune de ses promesses et nous a fait tourner en rond pendant 4 ans, alors qu'elle avait largement les moyens de nous aider. Les financeurs s'intéressent peu aux musiques actuelles et les rares fonds disponibles sont captés par les SMAC.

Le Maire de Besançon s'était de nouveau engagé en 2014 à créer cette salle pour les associations, mais n'a pas tenu sa promesse en évoquant « la crise ». Cependant, un peu plus tard à la surprise générale, est paru dans la presse l'annonce de l'agrandissement de la SMAC de 200 places pour un montant de 900.000€. Or 200 places correspond pile à la jauge de notre projet de salle associative.

Plus généralement, les associations, qui il y a 15 ans étaient les fers de lance des musiques actuelles, ont été oubliées et sont aujourd'hui réduites à être de simples usagers des salles de concert et des prestataires de services chargés de fournir des spectacles correspondant au cahier des charges des collectivités. L'histoire se répète. En 2008 Sonorama a été fait en ignorant les acteurs locaux. En 2010 la SMAC a été mise en place sans consulter les associations de musique et sans appel à candidature pour la constitution de son équipe. C'est un immense gâchis, et une perte considérable en termes de pluralisme.

Après plusieurs années d'efforts pour aucun résultat, nous avons décidé de mettre fin à l'association Le Consortium. Pourtant, toutes les analyses menées par Le Consortium, ainsi que l'idée de créer une salle associative, restent pertinentes. Et surtout, malgré ce contexte difficile, l'ensemble des acteurs associatifs qui ont adhéré au Consortium sont toujours présents en nombre sur le terrain et continuent d'agir pour la musique, les artistes et le public.

Avec mon blog photo, pendant plus de dix ans je me suis énormément investi pour défendre la culture et les associations à Besançon et dans la région. Mais aussi et surtout je me suis battu pour faire se rencontrer les publics et lutter contre l'entre soi.

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De formation scientifique, c'est toujours la flamme de la curiosité, de la découverte et de la création qui m'anime. Le siècle qui vient de s'écouler a révolutionné la physique, les mathématiques et notre perception du monde. Minkowski, Poincaré, Heisenberg, Curie, Einstein, Hubble, Gödel, Church, Turing, Shannon, Penrose – et tant d'autres – ont montré que notre monde ne peut être étudié, considéré et admiré que dans sa globalité. Tout est interdépendant.

J'aurais tant aimé voir les musiques électroniques et leurs acteurs enfin reconnus à leur juste valeur.

J'aurais tant aimé voir les « cultureux » du centre-ville aller faire un tour dans les fêtes de métiers anciens et les fêtes médiévales.

J'aurais tant aimé voir les passionnés de théâtre et de musique classique s'intéresser un peu aux musiques électroniques et vice versa.

J'aurais tant aimé voir les gens des villages s'intéresser un peu plus aux cultures urbaines.

J'aurais tant aimé voir tout le monde sortir plus souvent de sa bulle, revoir les français dehors ensemble, quel que soit leurs goûts, leurs origines, leur métier, leur sexe, leur âge.

J'aurais tant aimé voir ceux qui ont le pouvoir et les moyens, suivre leur cœur plutôt que les procédures et « appuyer sur le bouton ».

J'aurais tant aimé voir des responsables politiques, locaux et nationaux, avoir une vraie vision globale de la société, plutôt que de se comporter comme des gestionnaires et des comptables, sacrifiant absolument tout au Dieu Argent avec opportunisme, froideur et cynisme.

Je ne regrette rien, au contraire même si mon investissement n'a abouti à presque rien j'ai eu raison de le faire. Le vrai courage, c'est de s'investir dans une cause même lorsqu'elle est perdue d'avance. C'est ce que mes arrière-grands-parents ont fait en juin 1940, et ils ne l'ont pas fait pour eux mais pour nous. L'histoire leur a donné raison.

Que ferons-nous de l'héritage de nos ancêtres ?

Quelle pierre allons-nous apporter à l'édifice ?

Quel monde allons-nous laisser aux générations futures ?

Depuis 20 ans je consacre tout mon temps libre à découvrir, créer, partager, sur toutes sortes de sujets. Je vais continuer à m'investir dans d'autres voies, mais à mon rythme. J'ai quelques beaux projets sur le feu, mêlant créativité, découverte et interdisciplinarité. Mais aussi d'autres causes perdues, notre société ne va pas bien, il ne faut pas l'abandonner.

Ce blog photo va évoluer et il ne sera plus une revue culturelle centrée sur le monde de la musique à Besançon, mais plutôt un espace de liberté et d'évasion sur lequel je partagerais avec vous de temps en temps un de mes coups de cœur.

A bientôt - Rémy LUCAS


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