Pendant trois jours, du vendredi 14 au dimanche 16 juin, le Château de Gondenans-Montby a ouvert ses portes au public pour la sixième année consécutive.

Avec au fil des ans de plus en plus de démonstrations, de spectacles et de visiteurs, cette fête médiévale s'est installée dans le paysage culturel Franc-Comtois comme l'un des évènements à ne pas manquer.

Pour cette édition 2013, on a dénombré plus de 5000 visiteurs.

A l'intérieur et à l'extérieur du château, plusieurs centaines de bénévoles se répartissaient sur une soixantaine de stands proposant des démonstrations de métiers anciens, des expositions, des activités pour les enfants...

Chaque journée était en plus ponctuée de nombreux spectacles : combats d'épée, musique, et différentes reconstitutions de la vie quotidienne au moyen âge.

Le public a aussi pu admirer les travaux de restauration du château menés par les bénévoles de l'association des Amis du Château de Montby.

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L'histoire commence en 2008.

Les deux propriétaires, Valérie et Michel Mettetal, décident de créer une association et d'organiser des portes ouvertes, avec quelques animations, pour permettre au public de découvrir ce patrimoine.

Le succès est immédiat. L'expérience sera reconduite les années suivantes, en réunissant toujours plus de bénévoles, de passionnés et de visiteurs.

Dès 2010 l'évènement se déroule sur trois jours, avec le vendredi consacré aux scolaires, et le weekend au grand public.

Cette année, le public a pu découvrir la réalisation des importants travaux de restauration accompli depuis l'été 2012 : la tour à bossage, entièrement remise en état, et la rénovation d'une grande salle avec la recréation d'une arche, d'une porte et d'une fenêtre.

L'extérieur du château n'a pas été oublié, au contraire.



Les douves ont été restaurées, et une ancienne cave mise à jour.

Celle-ci recèle un mystère : les traces sur les murs et l'emplacement des débris retrouvés ne correspondent pas à un effondrement, mais plutôt à une explosion. La cave serai-t-elle une ancienne cache de munitions ayant été incendiée lors d'une bataille ?

Nous avons eu de la chance cette année, la météo, excellente, a laissé le public découvrir les somptueux paysages que le château surplombe.

Samedi soir, l'association des Amis du Château de Montby proposait au public un repas médiéval original et authentique.

Ce repas permet également aux nombreux bénévoles, qui étaient occupés à leur stand toute la journée, de pouvoir se retrouver.



Il a été ponctué de plusieurs animations : musique, cracheurs de feu, jonglage. La soirée se termine par un lâché de lanternes magiques.

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Comme en 2011 et en 2012, j'ai installé ma forge pour faire quelques démonstrations au public.

Le vendredi devant les élèves, j'ai réalisé deux boucles d'oreilles, pour accompagner le pendentif réalisé lors des journées du patrimoine 2012.



Le samedi après-midi, j'en profite pour terminer un couteau et faire deux carreaux d'arbalètes, ainsi qu'un petit pendentif avec le reste de matière des boucles d'oreilles.

Dimanche, j'ai toute la journée devant moi. Je me lance un défi : fabriquer une balance romaine.

Cet objet a traversé les siècles. L'appellation « romaine » vient de son origine arabe, rommäna (grenade, par analogie de forme entre le contre-poids et le fruit).

Ce type de balance, facilement transportable, est encore utilisé aujourd'hui sur les marchés par les acheteurs.

Elle est constituée d'un long bras cranté sur lequel on peut déplacer un anneau auquel est attaché un poids.

L'autre extrémité du bras cranté est aplatie.

La partie aplatie est munie côté bras cranté d'un anneau pour tenir ou suspendre la balance, et à l'autre extrémité d'un crochet pour attacher l'objet à peser.

Le fonctionnement est assez simple ; après avoir accroché l'objet à peser, on déplace le poids sur le bras cranté jusqu'à ce que le bras soit à l'équilibre à l'horizontale.

En comptant le nombre de crans qu'il y a entre la partie aplatie et le poids, on obtient la masse de l'objet pesé.

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Je dois fabriquer le bras et les trois anneaux, entièrement à la forge.

Pour le bras, je pars d'un fer rond de diamètre 14 mm :




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Je forge d'abord la partie aplatie :



Ensuite j'étire au carré le bras qui sera cranté :



Le problème de cette pièce est qu'il faut que le bras cranté soit assez fin, alors que la partie plate exige de partir d'une section assez forte.

Je passe donc beaucoup de temps à étirer la partie fine.

Pour que l'anneau du poids puisse se bloquer facilement dans les crans, il faut que la partie crantée du bras soit une arrête ; autrement dit, le bras doit être un carré incliné de 45°.

Les deux perçages dans la partie aplatie sont faits à la forge, en frappant la partie à percer, chauffée au rouge, avec un emporte-pièce.



Les crans sont faits avec une tranche et un marteau :

C'est exactement la même chose que lorsqu'on veut couper une pièce, mais il faut doser l'effort pour obtenir des crans de la profondeur voulue.

L'arrête à cranter est placée, chauffée au rouge, sur la tranche ; on frappe la pièce par-dessus avec un marteau.



J'ai préféré procéder en deux fois : d'abord faire des crans peu profonds, en veillant à un espacement régulier pour « marquer » la pièce.

Ensuite je frappe plus fort pour faire les crans, la pièce étant bien calée dans la tranche grâce au marquage.

Lors de la réalisation des crans, la pièce se courbe légérement; il a été nécessaire de la redresser.

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La pièce est finie, il reste à faire les anneaux.

Les anneaux pour soutenir la balance et la pièce à peser doivent être de section ronde.

C'est plus difficile à forger qu'une section rectangulaire, qui se forme naturellement quand la pièce est martelée sur l'enclume.

Il faut marteler la pièce en la tournant, en luttant contre les plats qui se forment.

Une fois une section ronde suffisamment fine obtenue, la tige de métal est coupée, puis chauffée, avant d'être recourbée avec deux pinces pour former un anneau.

Il reste à faire l'anneau supportant le poids.

Il doit soit être assez fin pour tenir dans un cran, soit avoir une arrête. J'opte pour cette dernière option.

Mais recourber un anneau dans ce sens n'est pas évident, la matière à tendance à vouloir se redresser pour former un cylindre.



Il est nécessaire de le redresser; le geste est similaire à celui que l'on donne à une chambre à air pour remettre la valve vers l'intérieur.

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La balance romaine est terminée !

J'ai en ma possession quelques crochets fabriqués précédemment, mais je n'ai pas de poids sous la main…

Je peux l'essayer quand même, car l'anneau seul est suffisamment lourd pour pouvoir peser des objets légers (voir ci-contre).

Ca y est, le weekend est déjà fini.

Chacun rentre chez soi avec des souvenirs plein la tête.

Vous pourrez retrouver plusieurs de ces passionnés :

- aux Ayants le 29 et 30 juin prochain

- à Oricourt le 7 juillet

- aux Journées du Patrimoine le 14 et 15 septembre.

Ci-dessous vous trouverez quelques photos et vidéos.