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30 heures d'impro non-stop - 08/06/2013 - Besançon

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Ce samedi, la Ligue Universitaire d'Improvisation (LUDI) et l'Association Régionale pour le Théâtre et l'Improvisation (ARTI) ont organisées 30 heures s'impro non-stop, à la maison de quartier de Saint Ferjeux à Besançon.

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Toutes les équipes LUDI et ARTI, avec de nombreux invités venant de Lyon, de Nancy, de Suisse, de Belgique et du Québec ont joué plusieurs centaines d'impros, réparties sur une trentaine de matchs.

Mais qu'est-ce que le théâtre d'improvisation ?

Olivier, membre de la LUDI depuis trois ans, va me servir de guide.

Le théâtre d'improvisation a été inventé dans les années 1970 au Québec, par les deux comédiens Robert Gravel et Yvon Leduc.

Ils voulaient trouver une forme de théâtre comique et improvisée, tout en parodiant le sport national du Québec, le hockey sur glace.

La scène en forme de patinoire, la présence de deux équipes en maillots numérotés et la tenue de l'arbitre sont autant de références à ce sport.

Concrètement, un match est composé de plusieurs manches.

Chaque manche est une improvisation qui dure quelques minutes.

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L'arbitre commence par annoncer le type d'improvisation, le titre, la catégorie, le nombre de joueurs et le temps alloué.

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Il y a deux types d'improvisation : mixte ou comparée. En comparée les équipes jouent l'une après l'autre, tandis qu'en mixte, tout le monde est sur la patinoire en même temps.

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Le titre et la catégorie éventuelle donnent le thème et les contraintes que les acteurs devront respecter. Par exemple, titre « accident de voiture », catégorie « à la manière de Marcel Pagnol ».

Après avoir annoncé la couleur, l'arbitre tire à pile ou face avec un palet de hockey, pour déterminer quelle équipe va choisir si elle commence.

Les acteurs ont ensuite vingt petites secondes de réflexion avant de se lancer dans la patinoire.

Pendant l'improvisation, l'arbitre comptabilise les fautes, qu'il signale aux acteurs et au public en sifflant dans un gazou.

Le public peut être amené à participer, par exemple pour faire des bruitages.

Une fois le temps écoulé, l'arbitre explique les fautes.

Si le public le trouve trop sévère, il peut lui jeter des chaussons à la figure.

Le public est ensuite invité à voter pour l'équipe qu'il a préféré.

L'enchaînement des manches se poursuit jusqu'à la fin de la durée du match, aujourd'hui fixée à une heure.

Le spectacle est très rythmé et interactif ; c'est un bon divertissement accessible à tous les publics.

Le théâtre d'improvisation a rapidement connu un grand succès au Québec.

Aujourd'hui dans tous les quartiers il y a des matchs d'impro, c'est même devenu une matière à l'école.

La discipline est arrivée en Europe dans les années 1990. Le succès a été au rendez-vous en Suisse et en Belgique ; le phénomène se développe également en France.

Olivier m'explique que le théâtre d'improvisation est basé sur le triptyque « écouter – accepter – construire ».

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Il renchérit « On ne joue pas contre l'autre équipe mais avec ; le but c'est de participer à ce qui est en train de se passer et de construire quelque chose avec. »

« En plus d'être un loisir, le théâtre d'improvisation permet aux acteurs de développer leurs capacités d'imagination, de vivacité et d'écoute. »

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« C'est comme une thérapie de groupe, en version ludique (rires). Des gens qui étaient timides ou avaient du mal à s'exprimer en public ont retrouvé confiance en eux en faisant de l'impro. »

Le théâtre d'improvisation a donné naissance à pas mal d'humoristes aujourd'hui devenus célèbres : Jamel Debouze, Olivier de Benoist, Arnaud Tsamere…

Plusieurs émissions de TV et de radio sont basées sur le principe du théâtre d'improvisation, comme « On ne demande qu'à en rire » sur France 2.

Concernant la Franche-Comté, c'est en 1999 que la LUDI a été créée, pour donner un cadre aux ateliers mis en place deux ans auparavant par François Aviles avec le CROUS et la LICI (ancienne ligue d'impro bisontine).

La LUDI est réservée prioritairement aux étudiants, mais quelques places sont ouvertes aux extérieurs, ce qui permet d'enrichir le groupe.

L'ARTI voit le jour en 2001, à l'initiative d'Isabelle Ingold et François Aviles. L'association est ouverte à tous dès l'âge de 7 ans.

Je demande à Olivier comment il est arrivé au théâtre d'improvisation. « En 2000, j'ai découvert cette pratique dans une émission de télé. Voir ce que les participants étaient capables de sortir en improvisant m'a impressionné, j'ai eu envie de le faire. »

« J'étais sur Paris à l'époque, mais il y avait deux ans d'attente pour s'inscrire. J'ai déménagé et je suis arrivé à Gray ; là-bas il n'y avait aucune structure d'impro proprement dite, mais j'ai joué quelques temps avec le Cabaret Théâtre. »

« C'est grâce au bouche à oreille que j'ai entendu parler de la LUDI. En 2010, j'ai rencontré François Aviles, qui m'y a inscrit. »

Après trois années de pratique, Olivier a eu envie d'évoluer et en décembre dernier il a passé une formation d'arbitre.

« L'arbitre à un rôle actif dans les impros, c'est le onzième homme ! »

« Il doit jouer un rôle de "sale type" (rires). »

« C'est une caricature : injuste, phallocrate et raciste, il doit se faire détester du public qui lui jette des chaussons à la figure ! »

Vous trouverez ci-dessous quelques photos.

Toutes les informations sur la LUDI et l'ARTI sont disponibles sur leur site internet.

A noter que si la LUDI et l'ARTI sont des structures associatives et de loisirs, le théâtre d'improvisation existe également sous forme professionnelle.

En Franche-Comté, c'est notamment le cas de « Catégorie Libre » qui propose des spectacles en milieu scolaire ou pour animer des fêtes d'entreprises.

Ses acteurs se sont faits remarqués dernièrement avec leur spectacle « Addict Impro » composé de plusieurs scénettes pour sensibiliser les jeunes aux différentes formes d'addictions.


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