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Festival des musiques Jamaïcaines - 08/04/2013 - Besançon

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Cela fait maintenant 10 ans que l'association Uppertone fait bouger Besançon autour des musiques Jamaïcaines en proposant des concerts, en participant à des festivals, en animant des émissions de radio et en accompagnant de nouveaux groupes de musiques.

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Pour célébrer cet anniversaire comme il se doit, toute une série d'évènements ont été proposés au public pendant une semaine.

Ca commence lundi avec l'émission Riddim, diffusée sur les ondes de Radio Campus Besançon. Les animateurs et le staff technique de la station locale se sont tous déplacés pour animer l'émission en direct du Lucky Bar, au centre-ville bisontin.

L'occasion pour les auditeurs de venir découvrir en chair et en os qui se cache derrière les voix de leurs animateurs préférés.

Romain Allemandet, alias « Sunatcha », est accompagné par d'autres membres actifs d'Uppertone : Alizée, Julio, Katia, …

Il est nécessaire de faire un petit point historique.

L'aventure de tous ses passionnés commence à la fin des années 1990, avec la création du groupe de reggae Unitone.

Puis c'est en 2000, alors que Radio Campus Besançon recherche des animateurs, que l'émission Riddim voit le jour.

Son but est la promotion des musiques Jamaïcaines au sens large, « qui ne se limitent pas à Bob Marley » mais vont plus loin avec le ska, le dub, le ragga, …

Trois ans plus tard, en 2003, Uppertone est créée. Non seulement l'association poursuit les mêmes objectifs que l'émission - la promotion des musiques Jamaïcaines – mais en plus elle sera un formidable outil qui a permis à nombreux groupes de musique de rencontrer le public, via l'organisation de multiples concerts allant des petits bars de centre-ville aux grandes salles de spectacles.

L'émission fait la part belle au passage de disques, ponctués de ses chroniques habituelles : le top 5 en Jamaïque, les nouveautés (sorties CD et vinyles), des interviews d'artistes et l'indispensable agenda.

Mais ce soir au Lucky Bar c'est un peu différent, le public est invité à participé à plusieurs jeux en direct.

D'abord un « blind test » spécial reggae ; c'est Sim Sim qui remporte la partie et gagne son billet d'entrée pour le concert de clôture à la Rodia.

Ensuite la présentation d'un jeu de cartes original avec pour thème le reggae.

Créé par les bénévoles d'Uppertone et baptisé « Sound Clash », chaque joueur incarne différents sound-systems qui s'affrontent en balançant des « tunes » qui rapportent plus ou moins de points. Une fois un quota de points atteint, il donne droit à des « fayas ».

Cela s'inscrit dans la tradition Jamaïcaine où les jeux de société sont très présents, les dominos en particulier.

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A noter également que le Lucky Bar accueille une partie de l'exposition « Rythmes de vie », réalisée à la suite d'un voyage en Jamaïque en automne 2012 par Morgane et Alysée.

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Elle montre des clichés de personnes en itinérances en Jamaïque : travailleurs itinérants, SDF, voyageurs. « On ne sait pas où on va, mais on y va quand même ! » telle pourrait en être la philosophie.

De cette aventure, nos deux voyageuses ont capturé de nombreux moments de vie, sous la forme de photos et d'enregistrements sonores.

Leur analyse confronte la réalité actuelle du terrain aux textes conscients du reggae des années 1960 à 1980. Très enthousiastes, elles envisagent de retourner en Jamaïque.

Le public pourra à nouveau découvrir l'exposition dans son intégralité à la bibliothèque universitaire de Belfort en juin 2013. Vous trouverez plus d'informations sur facebook

Après la radio, le cinéma.

Le deuxième jour du festival est en effet consacré à une série de courts métrages et un film, projetés au Foyer de Jeunes Travailleurs Les Oiseaux, à Besançon.

La soirée commence avec la série ultra-courte de Romain « Sherkhan » Chiffre. Intitulée « A la Jamaïque – Just Humans », elle est destinée à faire découvrir la culture Jamaïcaine dans un format rapide, amusant, sympathique et intime.

« Le choix du bambou est important, il doit être bien droit. » Ainsi s'exprime le héros du premier épisode, un enfant débrouillard qui montre au réalisateur comment son frère lui a appris à fabriquer un cerf-volant.

Le second épisode montre quelques adultes autour d'une table en train de jouer aux dominos. Ce jeu est culte en Jamaïque, c'est presque un sport national.

Les suivants parlent de la cuisine, de la drogue, du climat, de la musique, des fêtes religieuses…

La série nous fait découvrir ainsi plusieurs aspects de la vie quotidienne des Jamaïcains, à mille lieux des caricatures.

Son intérêt est sa réalisation sans fioritures et son style percutant, grâce au choix du format court. En regardant « A la Jamaïque » vous aurez vraiment la sensation de partager – quelques instants – l'intimité des Jamaïcains.

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Tous les épisodes sont visibles gratuitement sur Youtube

La deuxième partie de soirée est consacrée à « Marley », le documentaire de référence réalisé par Kevin Macdonald, sortit sur les écrans en 2012.

Il raconte la vie de Bob Marley en dessinant le portrait intime de l'artiste de sa naissance jusqu'à sa mort en 1981.

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La place de Bob Marley dans l'histoire de la musique, son statut de figure sociale et politique et l'héritage qu'il nous laisse sont uniques et sans précédent. Ses chansons délivrent leur message d'amour et de tolérance, de résistance à l'oppression, et transcendent les cultures, les langues et les religions aujourd'hui encore, avec la même force que lorsqu'il était en vie.

En collaboration avec la famille de l'artiste – qui a ouvert ses archives privées pour la première fois - Kevin Macdonald a réuni une mine d'informations, des images d'archives rarissimes et des témoignages poignants qui interrogent le phénomène culturel tout en dessinant le portrait intime de l'artiste, depuis sa naissance jusqu'à sa mort en 1981, faisant définitivement de MARLEY le film documentaire de référence, au moins pour les 30 années à venir.

Mercredi les concerts commencent !

Dans le charme rétro d'une ancienne maison de ville, on retrouve le groupe Mystical Faya qui se produit pour la première fois en acoustique. Si la formation musicale existe depuis sept ans, elle a connu plusieurs évolutions avant de monter en puissance.

« A la base, nous étions un groupe de Dub » m'expliquent Riké et Aurélien, qui ont créé le groupe en 2007.

Plusieurs musiciens les ont rejoints depuis : Jordan à la guitare lead et au cœur, Kevin à la guitare rythmique, au clavier et au cœur, Nico au clavier, et Youri aux percussions.

C'est en 2009 que Mystical Faya s'est orienté vers le Reggae, quand le chanteur Loïc a rejoint le groupe.

Les sept compères se sont déjà produits un peu partout en France.

Le groupe s'est fait remarquer cette année, avec d'une part leur victoire au tremplin du festival Zion Garden en mars dernier, et la première place de Loïc en finale du Reggae Singer Contest, organisé par Uppertone au Moloco.

Si le reggae regroupe aujourd'hui de nombreuses influences, Mystical Faya a choisi de jouer dans la plus pure tradition roots. Ce soir ils se produisent pour la première fois en acoustique. Le public a pu découvrir une quinzaines de chansons, la plupart étant des créations originales.

Le reggae est plus qu'une musique, il y a toute une philosophie derrière.

« Nous défendons les valeurs originales du reggae que sont le pacifisme, le rassemblement des peuples, le respect de la nature, la lutte contre l'intolérance et le racisme. »

« C'est le respect de ces valeurs et de la musique qui comptent le plus, t'es pas obligé d'être rasta pour faire du Reggae. »

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« Malheureusement, quelques artistes se sont aujourd'hui égarés et on a pu voir des propos violents ici ou là ; mais ce n'est pas ça les vraies valeurs du Reggae ! »

Dans les mois qui viennent, Mystical Faya nous prépare plusieurs nouveaux singles et quelques concerts. Ils envisagent aussi de jouer à l'étranger.

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Jeudi les concerts continuent au Maquis.

Mais avant le début de la soirée, Uppertone nous propose un moment de convivialité sympathique. En association avec le restaurant La Mascareigna, nous avons eu droit à un délicieux repas Jamaïcain.

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C'est Max Livio qui commence à jouer, en acoustique.

Il se définit lui-même comme un fruit du métissage et prône l'éclectisme. Comme références artistiques il n'hésite pas à évoquer aussi bien Ray Charles et Stevie Wonder que Aznavour, Brel et Gainsbourg.

En fait sa passion pour la musique et l'écriture débute avec le Hip Hop en 2000, avec son groupe « Calypso Crew »

C'est en 2004/2005 que Max Livio commence à s'intéresser au Reggae. Un jour il a été invité dans le local de répétition d'un de ses amis qui faisait du Reggae ; il a eu alors l'occasion de chanter sur un riddim les textes qu'il avait écrit pour le hip-hop. De quoi combler à la fois son intérêt pour l'écriture et pour le chant.

Il va ensuite faire partie pendant trois ans du groupe Colombus Dub Band et se produire plusieurs fois sur scène.

Puis en 2010 sa carrière prend un nouveau virage : Max Livio décide en effet de se lancer dans un projet solo.

« L'avantage quand on se lance en solo, c'est de pouvoir jouer un jour sur scène avec un musicien, puis avec une dizaine le lendemain. »

En effet, pouvoir être accompagné par un orchestre à géométrie variable apporte une liberté artistique supplémentaire indéniable.

De même, le chanteur n'a pas hésité à rencontrer et à collaborer avec de nombreux artistes : Taïro, Pierre Paul Jacques, Natty Jean, Dub Incorporation, Blacko, Thomas Broussaï…

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Après un premier disque intitulé « Mon Manifeste », puis une trentaine de concerts plus tard, Maxi Livio revient avec son nouvel album « Sur les bancs de l'école ».

Le titre peut surprendre. « C'est parce que je continue à apprendre tous les jours ! » nous répond-il.

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Depuis deux ans Max Livio essayes de vivre entièrement de sa musique mais c'est la croix et la bannière.

Sa nomination aux victoires de la musique fut une belle surprise et l'encourage à persévérer.

« Mon 3ième album devrait sortir en décembre 2013 ; par rapport aux précédents il y aura moins de collaboration et plus de live, et une petite surprise pour le public… »

Question musique, Max Livio produit un son reggae teinté de quelques influences soul, rock, et hip-hop.

Max Livio a fait le choix de chanter en français.

« D'abord parce que je parle très mal anglais (rires). Ensuite, parce que j'aime être compris ; et puis adapter des textes en français sur des mélodies reggaes est un défi que j'ai eu envie de relever. »

Ensuite on retrouve Mash Up Sound aux platines. A noter que c'est leur dernier concert.

Aussi cette soirée était très attendue et pour l'occasion, quelques disques inoubliables ont été diffusés, comme le fameux sound clash avec « Le Retour du Boogie ».

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Vendredi, le festival se termine avec la grande soirée de clôture à la Rodia.

Les curieux seront venus tôt pour assister à la conférence de Nicolas Sauvage sur l'histoire des musiques Jamaïcaines. Comme le répète souvent Romain Allemandet, le président d'Uppertone, « Le reggae ce n'est pas que Bob Marley ». Cette conférence va nous permettre de le découvrir.

Tout commence dès la fin des années 1940. La Jamaïque est encore une colonie britannique. Une tradition des disco-mobiles ou « sound-systems » se met en place.

Un sound-system, techniquement c'est quelques enceintes, un ampli, une platine, une caisse de vinyles et un micro.

Le tout peut être déplacé et installé rapidement à peu près n'importe où. Une fois en place, un ou plusieurs « sélecteurs » prennent les commandes pour faire danser et chanter le public pendant quelques heures.

La Jamaïque est très fortement influencée par les styles de musiques diffusés aux Etats-Unis. Il faut dire que les disques made in USA arrivent sur l'île, et surtout qu'il y est possible de capter les émissions de radio Américaines avec un récepteur muni d'une bonne antenne.

Les jamaïcains s'approprient notamment le blues, le rythm and blue et le jungle, et les arrangent à leur manière. Cela donnera naissance au « mento » et au « calypso ».

Les musiques jamaïcaines continueront à évoluer avec leur personnalité propre tout en suivant l'influence des nouvelles productions US.

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La période 1960 – 1980 sera très riche. Vont apparaître successivement le Ska, le Rock Steady, l'Early Reggae, puis le Reggae.

La Jamaïque devient indépendante en 1962. Les musiques Jamaïcaine porteront la trace des luttes sociales et politiques de ces décennies mouvementées.

Les connexions artistiques avec l'Angleterre restent très fortes, comme en témoigne le mouvement des « mods » et le « spirit of 69 ».

A la fin des années 70, le reggae est devenu une musique globale. Plusieurs disques de Bob Marley rencontrent un vif succès à l'international, et des artistes occidentaux comme Serge Gainsbourg ou le groupe Police s'intéressent au reggae.

D'un certain point de vue, on peut dire que les jamaïcains ont gagnés. Alors qu'à l'origine, ils subissaient l'influence des productions US, ils ont réussi à créer leur propre univers artistique et à le faire aimer par le monde entier. Un véritable tour de force pour cette petite île de deux millions d'habitants, où une grande partie de la population vit dans la pauvreté.

Les concerts commencent avec la restitution du stage Reggae des élèves du CAEM de Planoise.

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Après avoir travaillé pendant toutes les vacances scolaires, ils nous offrent sur scène une petite sélection de reprises éclectiques autour des musiques Jamaïcaines.

Bob Marley, Alton Ellis, Pink Floyd revisité par Easy Stars All Stars et enfin Serge Gainsbourg sont à l'honneur.

Le résultat est impressionnant, il n'y a plus qu'à souhaiter à tous ces jeunes de continuer à explorer le vaste monde de la musique.

Qui sait si l'un ou l'une d'entre eux ne sera pas une grosse tête d'affiche dans quelques années.

C'est Rootikal Hifi qui enchaîne. Aux commandes de leur platine, de leurs effets et de leur sound-system home-made, le crew Bisontin est réputé pour les soirées qu'il a animées dans les cafés-concert de la ville et sa participation mensuelle à l'émission Bassculture, le mardi sur Radio Campus Besançon.

Ils balancent leurs « big tunes » roots, reggae digital et stepper dans la plus pure tradition des sound-systems Jamaïcains.

Pour finir en beauté son festival, Uppertone a réussi à ramener à Besançon trois grosses têtes d'affiche.

D'abord Kanka, un duo basse-machine de musique dub.

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Influencé par le dub anglais et jamaïcain, le son de KANKA s'inscrit dans la mouvance UK steppa en s'adressant directement au dancefloor qu'il soit électro ou reggae.

Après la sortie de ses premiers albums en 2005/2006, le groupe a été reconnu comme l'un des fers de lance de la scène dub steppa en Europe. Kanka s'est produit en live plus d'une centaine de fois un peu partout sur le vieux continent.

Ensuite le groupe de reggae Datune. Ils nous ont offert un live éclectique et survitaminé !

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On dit souvent que leur musique pourrait s'appeler « power reggae », et je confirme !

Ils n'hésitent pas à chanter en français, et nous distillent des textes tantôts festifs tantôt engagés.

Leur musique puise dans toutes composantes du reggae, avec quelques influences plus personnelles venues du rock et d'ailleurs…

C'est enfin Capleton and the prophecy qui enflamme la grande salle de la Rodia.

Capleton est l'aîné des chanteurs Bobo, apparus sur le devant de la scène dans la deuxième moitié des années 90.

Au côté d'Anthony B et de Sizzla, il est l'un des représentants les plus populaires du reggae conscient. Celui qu'on surnomme « the Prophet » est également un artiste complexe et original.

A noter que cette soirée de clôture à la Rodia était accompagnée par un direct spécial sur Radio Campus.

Les spectateurs gourmands ont également retrouvé avec plaisir les petits plats épicés de la Mascareigna.

Voici le moment de conclure. Que dire ?

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D'abord que l'ambiance de ce festival était excellente. L'interactivité avec le public était très forte ; les passionnés et les curieux ont pu facilement discuter avec les animateurs radio et les artistes.

Ensuite, pour les personnes « qui aiment le reggae juste un peu comme ça », ce festival fut une vraie découverte. Pour l'association Uppertone, qui s'est fixé comme objectif la promotion de toutes les musiques Jamaïcaines, c'est mission accomplie.

Ci-dessous quelques photos et vidéos.


Capleton
Reggae
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Datune
Reggae
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Kanka
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Le Maquis
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Max Livio
Reggae
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Mystical Faya
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Rootikal Hifi
Roots Reggae Dub
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Uppertone
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