Ce vendredi soir aux Passagers du Zinc, deux DJs « historiques » de Besançon nous proposent une soirée autour de la tekno, avec des invités de marque.

Le premier DJ est Gao Gao. Inconditionnel du Vinyle, il anime depuis bientôt 20 ans chaque vendredi soir l'émission « Gao Gao Mix » sur Radio Campus Besançon.

L'émission est divisée en deux parties. Elle commence par une sélection mêlant nouveautés et grands classiques, selon l'humeur musicale du moment. Gao Gao présente chaque disque aux auditeurs. La deuxième partie est le mix, d'une heure trente environ.

Gao Gao a également mixé dans de nombreuses café-concerts et festivals, et il est l'un des membres de l'association Lunarmouth. Ses sets sont toujours très éclectiques, avec une préférence pour la techno de Détroit.

Le deuxième DJ est Bartolomew. Passionné de techno depuis plus de vingt ans, il s'est lancé dans le DJing en 2008. Bartolomew est très présent sur le terrain, aussi bien à l'aise dans les bars que dans le milieu free party. En tant que DJ et en tant que bénévole, il a collaboré à de nombreuses soirées organisées par les associations et les sound-systems de la région.



Lui aussi a des goûts assez larges en matière de musiques électroniques : Drum'n'bass, Electro, Hardtek, House, Techno, Tribe...

Mais il est aussi un activiste œuvrant pour la promotion des musiques électroniques et la lutte contre les idées reçues que subit encore aujourd'hui ce mouvement culturel. Bartolomew apporte régulièrement sa contribution aux actions de réduction des risques en milieu festif. Ce soir il est venu accompagné par une nouvelle DJ, Sarah Michelle.

L'invité, Brand New Bastards, est un duo strasbourgeois formé en 2012 par DJ Bouto et DJ Ki, ils proposent un mix à 4 mains à base de platines, de machines, de samples vinyles et de pédales d'effets. Leurs influences vont de la musique Rock et de la Techno Underground en passant par le Hip hop ou la musique électroacoustique d'Edgar Varèse. Leur live est une alchimie de toutes ces formes musicales orientées vers le dancefloor électronique.

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DJ Bouto a participé dans les années 1990's aux évènements fondateurs de la scène techno underground, avec un sound-system itinérant. Pluridisciplinaire, il multiplie les projets musicaux au travers d'Akaï x Eïki, Brand New Bastards, mic&rob, P*Taz, Suboko, ...

Il diffuse la musique Techno au sein de La Bande Adhésive depuis 1995 avec des influences allant de Detroit aux sound-system des teknivals.

Injectant à la veine électro de l'instrumental, du hip hop et tout ce que ses intuitions lui dictent, DJ Ki puise au creux de toutes les vagues, de l'electronica labellisée Ninja Tune à la techno façon hangar, jungle anglaise et gros dub. La DJ exprime sa vision de la musique de façon plus radicale avec des sets psycho actifs d'un style « Techno sans détour ».

Cette petite soirée aux PDZ avait la saveur des soirées techno à l'ancienne. Beaucoup d'énergie sur scène, où la touche personnelle des DJ aux commandes est aussi importante que la playlist.

La performance de Brand New Bastards, ajoutant des machines aux platines, en est en quelque sorte la continuité logique.



Régulièrement, des gens qui connaissent mal les musiques électroniques m'avouent ne pas comprendre l'intérêt d'aller voir sur scène « un DJ passer des disques, un vrai groupe étant plus intéressant ». Or c'est tout l'inverse.

Sur scène, certains groupes de musique collent aux plus près de l'album et – hormis le plaisir de pouvoir rencontrer ses idoles en chair et en os – ou encore d'en prendre plein les yeux avec les décors et le light show – le concert n'apporte pas vraiment quelque chose de plus, musicalement parlant.

Un DJ apporte une valeur ajoutée aux disques, il construit son set et combine les disques en direct en fonction de l'ambiance. Chaque performance est unique et au final, écouter des disques chez soi ou aller écouter un DJ en soirée est quelque chose de très différent.

Un DJ-set est un voyage, qui demande au public d'y entrer comme on entre dans un film ou un concert de musique classique. Rien à voir avec la mode actuelle où baladeurs MP3 et sites de streaming nous invitent à zapper d'une chanson à l'autre.

Il m'est déjà arrivé d'adorer la prestation live d'un DJ et d'être déçu en réécoutant ensuite chez moi les disques de la playlist. Le DJing est une musique en soit, et – c'est un de ses côtés un peu magique – il ne peut vraiment s'apprécier pleinement que le temps d'une soirée. Je conclurais ce reportage ainsi : si vous voulez découvrir les musiques électroniques, sortez de chez vous !

Ci-dessous vous trouverez les photos et vidéos de la soirée.