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Restauration d'outils anciens - La chignole - 04/10/2014

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On trouve encore dans les brocantes et les greniers de nos grands-parents de nombreux outils et objets anciens. A l'époque, on construisait pour durer, ces outils, même abîmés, peuvent encore être utilisés aujourd'hui.

Dans cet article, je vais monter comment remettre en état un outil tout en respectant son esprit d'origine.

L'outil est une chignole qui appartenait à mon grand-père. Elle doit avoir au moins 80 ans.

Une chignole est une perceuse fonctionnant avec une manivelle, sans électricité.

Le modèle que je possède a un manche creux, servant à ranger les forêts.

Elle est rouillée à plusieurs endroits, et une des poignées manquantes avait été refaite à la va vite avec un morceau d'aluminium. Les engrenages sont encrassés et elle donne quelques à-coups.

Certains lecteurs seront perplexes mais cet outil permet vraiment de faire rapidement des trous dans le bois, le plastique, l'aluminium, et aussi l'acier si on se contente de petits diamètres.

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Et par rapport à une perceuse électrique moderne, la chignole a deux avantages.

D'abord, sa faible épaisseur permet de réaliser des trous à proximité de l'angle d'un mur, d'un plafond ou d'un meuble.

Ensuite, elle permet aussi de percer des objets délicats sans les abîmer, en dosant précisément la vitesse et la force.

Pour restaurer cet outil il faut :

- refaire une poignée en bois pour la manivelle

- éliminer la rouille des parties métalliques

- éliminer l'ancien vernis et les traces de peintures sur le manche

- vernir les parties en bois

- peindre avec une peinture antirouille les parties en métal, sauf les zones de frottement (axes, engrenages, mandrin) qui seront graissées.

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La poignée manquante est taillée dans un vieux morceau de bois dur.

Ici j'ai pris une chute venant de la pièce en bois trop longue qui servait à fixer mon étau de forge. Ce morceau de bois est au moins aussi vieux que la chignole.

Il faut commencer par découper un parallélépipède de dimensions légèrement supérieures à la poignée.

Il faut utiliser une scie à ruban ou une scie circulaire de table :

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Ensuite, on va percer la poignée pour qu'elle reçoive son axe.

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Il faut réaliser des lamages pour que les écrous de l'axe ne soient pas visibles ; une mèche à bouchonner et une perceuse à colonne sont nécessaires :

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Puis il faut fixer ce morceau de bois sur un tour à bois. Mon tour à bois n'a pas de mandrin, mais juste l'équipement de base c'est-à-dire un montage entre pointes.

Le perçage réalisé dans la future poignée pour le passage de l'axe va nous être utile, il faut juste fabriquer un petit support.

On prend un morceau de tige fileté, de même diamètre que l'axe, il faut percer la tige à ses deux extrémités en son centre.

Un tour à métaux est nécessaire, mais on peut arriver au même résultat avec une perceuse à colonne en étant très minutieux (il faut fixer la tige dans le mandrin, et le forêt dans un étau) : :

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La tige fileté sera fixée dans la pièce en bois, et serrée avec deux écrous. La tige fileté sera ensuite montée entre pointes dans le tour.

Mais ce montage ne permet pas de transmettre un couple suffisamment important pour le tournage.

On va fabriquer un petit croisillon qui transmettra le couple à la tige filété grâce aux griffes de la pointe du tour.

Il faut prendre une chute de profilé Bosch en aluminium :

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On élimine les bords :

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Ensuite, on perce le profilé et la tige fileté :

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Un simple clou suffit à solidariser l'ensemble.

Voici le support terminé :

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Voici la pièce fixée dans le tour avec le support :

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Pour le tournage, on commence d'abord par cylindrer la pièce avec une gouge à dégrossir :

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Ensuite, avec une gouge plus fine, on donne la forme finale à la pièce.

Enfin, la finition est faite avec de la toile émeri.

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Les parties métalliques de la chignole sont décapées avec une brosse métallique montée sur un touret à meuler, pour retirer la rouille et les zones où l'ancienne peinture est non adhérente.

Il faut utiliser une brosse plus fine montée dans le mandrin de la perceuse à colonne pour bien décaper l'intérieur des dents des engrenages.

Les parties en bois sont doucement poncées. Les cales à poncer en mousse sont très pratiques.

Toutes les pièces sont ensuite dépoussiérées avec un aspirateur muni d'une brosse.

Les parties métalliques sont peintes avec trois couches de peinture antirouille noir ferronnerie.

Les pièces en bois sont vernies avec deux couches de vernis bateau polyuréthane chêne clair.

Après séchage, la chignole est réassemblée ; les parties métalliques non peintes sont huilées.

Voici le résultat :

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La chignole est à la fois jolie, fonctionnelle et solide. Elle fonctionnera probablement encore lorsque tous mes outils électriques auront rendu l'âme.

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